Il y a quelques temps, Mike publiait sur nethicalBlog un 
billet dans lequel il expliquait comment il avait décidé d’aider son épouse à accomplir des tâches ingrates du quotidien (vaisselle…), et ce après avoir pris conscience qu’il avait « une confortable situation de petit mari ». A l’origine, son objectif était probablement de “sortir de l’ego”, de faire preuve de moins d’égoïsme et d’un peu plus d’altruisme.
J’aurais aimé savoir combien de temps Mike avait réussi à maintenir cette discipline et si d’aventure il l’accomplissait toujours !
Car moi aussi, j’ai fini par m’imposer cette discipline ! Et je souhaite partager avec vous mon expérience, qui s’est déroulée en 4 étapes :
Le constat, la prise de conscience d’une dérive égoïste dans mon comportement
Au départ le constat était à peu près le même que celui de Mike : petit à petit, à force d’accumuler des activités professionnelles et personnelles, je m’occupais de moins en moins des activités familiales et autres tâches ménagères, que je laissais naturellement à mon conjoint. Et d’une manière générale, j’avais la sensation de porter de moins en moins d’intérêt aux autres. Quand j’ai pris conscience que ma pensée était entièrement occupée par des activités qui flattaient mon ego, je me suis dis qu’il fallait réagir, qu’il fallait que je sorte de cette logique égoïste, et que je me tourne vers les autres, dans une véritable démarche altruiste.
Pratique d’une discipline pour lutter contre mes comportements égoïstes
J’ai décidé de commencer ma lutte avec la personne qui m’est la plus proche, et qui par conséquent subit le plus mon égoïsme au quotidien, à savoir mon conjoint. L’idée était de lui “prendre” chaque jour une tâche qu’elle accomplissait jusque là seule au quotidien (vaisselle, coucher les enfants, ménage…). L’objectif étant de maintenir cette activité le plus longtemps possible, et que cela devienne une habitude, c’est-à-dire que j’accomplisse cette discipline par devoir, dans le simple but de veiller à l’équité des charges dans le couple.
Le plus dur : l’activité au quotidien
Car la volonté est bien le facteur déterminant dans cette dernière étape : il n’est en effet pas tous les jours facile d’accomplir une tâche ménagère le soir, après une journée bien remplie et qu’il reste encore une multitude de tâches à faire par ailleurs ! Après quelques semaines d’activités qui se sont relativement bien déroulées, la suite fut plus difficile, et il a fallu que je fasse preuve d’une très forte volonté pour m’imposer d’accomplir la tâche qui était dévolue à mon conjoint. Cela fait désormais 3 mois que j’effectue cette pratique et chaque jour, c’est un nouveau combat pour me forcer à dominer ma nature égoïste.
Les leçons tirées de cette discipline
Une telle expérience, si elle permet de prendre de bonnes habitudes en matière d’éthique (dans ce cas = lutter contre l’égoïsme), n’a finalement que peu d’intérêt si on n’exploite pas les enseignements qu’elle nous apporte, notamment en matière de connaissance de soi. Mais je propose d’en parler dans le cadre d’un autre billet car je souhaiterais pour finir revenir sur la question de la volonté et de la motivation.
Pour finir : une réflexion…
Comment donc maintenir la motivation d’accomplir quotidiennement et durablement un acte qui s’oppose aux désirs de notre ego ?
Une autre manière de poser la question serait “à quoi cela nous sert de lutter contre nos comportements égoïstes ?”
Le philosophe répondrait “à développer des vertus”. Mais à quoi bon ? Vous voyez où je veux en venir : sans croyance en la la survivance de l’âme, qui poursuit son parcours dans un autre corps ou un un au-delà après la mort physique, et en l’existence d’un compte, qui détermine notre destin spirituel, difficile de se motiver pour s’imposer une discipline contraire à notre nature de primate !
Survivance de l’âme et existence d’un compte, cela nous ramène à la croyance fondamentale : celle d’un Créateur, de Dieu, de la Source de la création. Et rappeler le pari de Pascal : si je parie sur l’existence de Dieu, que je mène une vie vertueuse, et qu’Il existe vraiment, alors je gagne tout. Si dans les mêmes conditions, Il n’existe pas, je ne perds rien ou presque.
Au contraire, même s’Il n’existait pas, en luttant contre nos comportements égoïstes, par exemple avec son conjoint, on récolte le bien : une meilleure entente dans le couple, plus de confiance, de respect, de reconnaissance, etc. Simplement de quoi vivre mieux sur Terre, en attendant de savoir si cela valait vraiment le coup…
